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pratiques spéculatives en art vivant [2023-2025]
et dans le champ social [2026-2027]
 

Un projet de recherche proposé par

Mathieu Bouvier, chercheur en danse et en esthétique, Université Paris 8.

 

avec

Alice Godfroy, chercheuse en danse, Université Côte d’Azur, membre junior IUF.

Jérémy Damian, anthropologue, docteur en sociologie, Université de Grenoble, EMC2-LSG.

Marco Motta, anthropologue, chercheur senior (boursier FNS), Université de Neuchâtel

Claire Vionnet, anthropologue, danseuse, Associate Felllow, Walter Benjamin Kolleg, University of Bern

Loïc Touzé, danseur, chorégraphe et pédagogue.

Yasmine Hugonnet, danseuse, chorégraphe et pédagogue.

 

 

Chercheur.es et artistes associées

Mathilde Papin, artiste et chercheuse.

Julien Bruneau, artiste et chercheur.

Camille Louis, philosophe, dramaturge.

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Un projet soutenu par le dispositif d'aide à la recherche et au patrimoine du Centre national de la danse,

pour sa phase 1 [2023-2024], avec Mathieu Bouvier, Alice Godfroy, Jérémy Damian et Loïc Touzé

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Introduction

Dans les laboratoires de l’art vivant (dans les studios de danse, de performance, de recherche-création…) fleurissent aujourd’hui nombre de pratiques expérimentales que nous appelons “techniques fabuleuses”, car elles offrent des moyens ludiques et spéculatifs pour sentir, agir et penser autrement.

 

Divination, télépathie, voyance perceptive, agentivités trans-individuelles sont quelques-unes des fabulations qui motivent ces pratiques artistiques d’un nouveau genre, où sont troublées les lignes de partage habituelles entre sujet et monde, faits et fictions, mais aussi entre œuvre d’art et processus artistique. 

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Proposant un véritable travail de transformation de la sensibilité, ces jeux ont pour singularité de faire de la relation le premier agent de la création. Ils favorisent ainsi des processus d’individuation collective, et radicalisent les enjeux de la participation dans l’art.

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Dans les « cliniques » du champ social, là où des collectifs prennent soin des rapports sociaux, émergent des pratiques comparables, qui travaillent elles aussi l’écologie de la relation au moyen de « gestes spéculatifs ».

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Suivant une double approche, esthétique et anthropologique, ce projet de recherche propose donc une enquête sur les « techniques fabuleuses » qui s’affirment aujourd’hui dans les champs de l’art vivant et de la clinique sociale, au regard des perspectives écologiques et politiques qu’elles ont en partage. En étudiant leurs formes, leurs moyens et leurs conceptualités, il vise à soutenir les nouvelles fabriques du possible qu’appelle notre temps.

Qu’appelons-nous « techniques fabuleuses » ?

Les techniques, ce sont des procédés, des moyens et des manières de faire. L’adjectif fabuleux s’applique aux récits ou aux choses qui « semblent imaginaires, qui ont un caractère extraordinaire, invraisemblable, tout en étant réelles ». Les techniques fabuleuses sont donc des manières d’insinuer de la fiction dans les structures du comportement et de la coopération, au moyen d’ « intrigues perceptives » [Bouvier, 2021] ou de dispositifs ludiques qui servent de « pièges à possibles » : voyances, télépathies, herméneutiques sauvages...

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Motivés par des paris spéculatifs, mais dirigés par des règles précises, ces jeux favorisent le débrayage des habitudes, émulent le travail de la sensation et de la relation et suscitent des agentivités trans-individuelles. Elles permettent ainsi de créer des performances ou des expériences artistiques dont l’auteur n’est plus un seul, mais toujours plus qu’un *.

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* « Un corps est toujours plus que un : c’est un champ processuel de relations. » Manning, Erin, Always More Than One, Individuation Dance, Duke University Press, 2013, Traduction française par Emma Bigé et Mathilde Papin, à paraitre aux PUF, Paris, 2023, p.48.

photo : La chance, création 2009, Loïc Touzé. DR Martin Argyroglo

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