Claire Vionnet
Suisse
Claire Vionnet est anthropologue, chercheuse en danse et danseuse.
Issu de sa thèse de doctorat (Université de Lausanne, 2018), son ouvrage L’ombre du Geste, Le(s) sens de l’experience en danse contemporaine (Georg Editeur, 2022) contribue aux théories du corps et des sens, à l’anthropologie de la danse et de l’embodiment, ainsi qu’à la sémiotique du mouvement. Investiguant la création chorégraphique à partir d’une perspective anthropologique, elle y explore les notions d'improvisation, d'ombre, de geste et de processus de production, articulant auto-ethnographie et phénoménologie.
Dans sa recherche postdoctorale, elle explore le concept d'intimité dans/par la danse, à partir d’ateliers de mouvement en studio. Une ethnographie comparative à Montréal, Paris et Dakar l’a conduit à investiguer la variété culturelle des expériences de l’intime, éclairée par les enjeux des crises politiques et sociales #MeToo et Covid-19 (Routledge 2024). Ses précédentes publications portent sur les identités artistiques (2015), la collaboration entre art et anthropologie (2016), l'interprétation des performances (2017), les affects (2018), la vulnérabilité dansante (2019), les rituels chorégraphiques (2020), le mouvement (2021/2023), le toucher (2021), l’autoethnographie et l’anthropologie collaborative (2021/2022), les mécanismes d’exclusion (2021), la nudité (2022), le compte-rendu ethnographique (2023).
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En tant que danseuse, elle travaille de manière créative et engagée avec différentes communautés artistiques (danses d'Afrique de l'Ouest, danse contemporaine, contact improvisation), réfléchissant à la manière dont la danse peut générer de la connaissance, et atteindre un public élargi.
Ses recherches sur les processus chorégraphiques, la sensorialité, l’intersubjectivité et le sens du geste, ainsi que ses réflexions sur les phénomènes de l’attention et de la perception en danse sont autant de questions partagées avec le projet « techniques fabuleuses ». Son usage de méthodes auto-ethnographiques et créatives s’allient aux objectifs du projet d’articuler expérimentations pratiques et théorie. Ayant eu l’occasion de découvrir le travail d’Erin Manning lors d’un séjour de recherche (Montréal 2019), son travail sur le phénomène de l’intime en danse, dont l’usage de la spiritualité, dialogueront avec la dimension « fabuleuse » du projet.
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En tant que danseuse, son insertion dans le champ chorégraphique suisse et international contribueront à la mise en réseau du projet. Son affiliation à l’unique pôle de recherche académique suisse de recherche en danse à l’Université de Bern permettra une visibilité du projet au niveau des universités suisses, notamment germanophones. Enfin, son désir de créer des ponts de dialogue entre divers champs de recherche (anthropologie, études en danse, philosophie contemporaine) et des méthodologies créatives (recherche-action) rejoint l’interdisciplinarité du projet.